COVID19 et école à distance: quel(s) enseignement(s) pour les sciences ?

Dans un contexte particulier où les autorités ont suspendu les évaluations sommatives, puis certificatives avant d’indiquer que, pour la majorité des élèves, la promotion scolaire était déjà « jouée » en fonction de leurs notes du premier semestre, la fonction évaluative du dispositif a été fortement amoindrie et cela a impacté tous les dispositifs de formation imaginés par les enseignant-e-s : Si les élèves ayant un intérêt à poursuivre leur apprentissage de la matière restent aisément motivés, il n’en va pas de même pour les autres. Cela met en exergue l’importance de la motivation extrinsèque par les notes. Il faut donc que l’enseignant se montre créatif dans l’élaboration des tâches pour pouvoir soutenir les élèves motivés et garder impliqués ceux qui auraient tendance à décrocher.

Seule une pratique d’évaluation formative a subsisté — nous avons déjà largement évoqué le recours aux commentaires individualisés sur les travaux d’élèves. Nous évoquerons l’utilisation de test (ou quiz) automatisé : j’ai utilisé MOODLE pour créer des exercices avec la correction intégrée (feedback rapide). Ces quiz ont été utiles et ont permis une correction rapide et individuelle des tâches réalisées, avec ensuite la possibilité d’en discuter. Les tests sont particulièrement présents dans les dispositifs s’inspirant de la classe inversée : j’ai commencé à intégrer des Google Forms dans mes leçons, afin de relever les conceptions des élèves et de leur permettre de s’évaluer. On évoque un meilleur engagement des élèves : mon expérience a montré que les élèves, même sans, sont prompts à répondre à un QCM posté en ligne.

On constate donc que ces moyens sont mis à disposition afin que l’élève régule son apprentissage. Certains vont plus loin et cherchent à augmenter l’engagement de leur élève en faisant appel à des supports « gamifiés » etadaptés au smartphonecomme QUIZZIZ ou KAHOOT.

Les témoignages évoquent aussi les limites de ces systèmes automatisés : en intégrant des quiz, des vidéos, des images. J’ai trouvé sympa de pouvoir mettre des points puis je me suis rendu compte que pour une réponse à développer il était impossible d’attribuer le point si la réponse de l’élève ne correspondait pas mot pour mot à notre correction. Ce qui d’un coup limite, à mon avis, l’utilisation de ce formulaire.

En résumé, ces questionnaires automatisés fournissent à l’enseignant des traces supplémentaires du parcours de chaque élève. Pour obtenir des traces plus tangibles du niveau de compréhension et de maitrise atteintes, il faudrait se tourner vers des questions ouvertes, qui, nous l’avons vu, nécessitent un gros travail de correction et de commentaire.

Enseignant en biologie au secondaire II depuis .... pffff... longtemps. Formateur MiTic en science ( SEM Formation / IUFE Uni Genève)

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