COVID19 et école à distance: quel(s) enseignement(s) pour les sciences ?
Un dispositif de formation permet une gestion et une planification de l’enseignement
L’EàD a fait l’unanimité sur la capacité des plateformes à faciliter la gestion et la planification de l’enseignement. Ce n’est pas étonnant dans la mesure où cela illustre les points forts des systèmes informatiques à savoir : leur mémoire inépuisable (il n’oublie rien), leur réactivité (feedback instantané, contrôle d’un état) et leur ubiquité.
Les enseignant-e-s évoquent les outils de planification (établir des rendez-vous dans MEET, un calendrier avec des échéances, informer l’ensemble de la classe par email, fixer systématiquement une date et une heure d’échéance au devoir).Cependant, ces dispositifs techniques n’assurent pas pour autant une réussite : il est par exemple très compliqué de réunir tous les élèves lors des cours en visioconférence. En règle générale, il y a moins de cinq élèves (à part une classe où ils sont à deux tiers présents).
Suivre le cadre horaire du présentiel ne s’avère pas judicieux : l’horaire obligatoire n’était pas toujours adéquat. L’organisation temporelle de l’EàD ne peut se calquer sur celle de l’école en présence, période durant laquelle un lieu d’apprentissage adapté (table, chaise, silence) est assuré pour chaque élève. Comme nous l’avons vu, les problèmes de partage de matériel au sein d’une famille rendent cette solution caduque. À l’opposé, il a été relevé que dans un dispositif utilisant des capsules vidéos, les élèves trouvent agréable de pouvoir entendre l’enseignante et en même temps de pouvoir avancer à leur rythme.
D’autres personnes soulignent la facilité avec laquelle on peut mettre à disposition des documents : donner des devoirs à toute une classe en étant sûr que les élèves ont les bonnes informations et qu’ils n’ont pas copié avec des erreurs. Il est également possible de leur transmettre le corrigé.
Les enseignant-e-s souhaitent avoir rapidement des informations sur l’activité de chaque élève et l’état d’avancement des devoirs : avec MOODLE, je peux vérifier qui fait quoi à quel moment. Je peux faire une statistique pour chaque activité. Avec Classroom, il est facile de voir qui faisait ou ne faisait pas un devoir. Ce système évite de perdre du temps en classe à circuler jusqu’à ce que chacun nous ait montré ses exercices complétés.
Cependant, le système montre des limites : Sur Classroom il n’y a pas la possibilité pour l’enseignant de vérifier qui se connecte et à quel moment et si les fichiers ont été ouverts ou pas. Cela donne parfois le sentiment que « le contrôle et la gestion de l’investissement des élèves m’a semblé plus difficile que d’ordinaire ».
La capacité de tout conserver est le point fort des plateformes d’enseignement en ligne. Une production d’élève ne finit ni dans son sac ni dans la serviette de l’enseignant, mais reste disponible en tout lieu et en tout temps : l’enseignant peut consulter les différentes propositions des élèves et préparer une institutionnalisation ; chaque élève laisse une trace que l’on peut analyser avec du recul à un autre moment. Accès direct et pratique aux productions de l’ensemble des élèves.
La distance exerce cependant une influence sur la manière de planifier l’enseignement. Les enseignant-e-s sont plus sensibles à la charge de travail qui incombe à l’élève : cela nous oblige à être plus précis, concis et veiller davantage aux priorités, de gérer la dose de travail à transmettre aux élèves afin de ne pas les surcharger. Il faut se mettre à la place de l’élève : il faut préparer tout à l’avance sur fichiers : la préparation de ces cours est plus chronophage qu’un cours en présentiel. Le temps est moins cloisonné, les enseignants ont le sentiment d’être constamment sollicités : les cours en ligne demandent de gérer une quantité d’informations très importante qui nous parvient en pointillés tout au cours de la journée, en particulier des questions d’élèves — pas facile non plus de me couper par exemple de ma messagerie.
La réactivité des systèmes informatiques et la faculté de pouvoir les programmer permettent de distribuer des feed-back quasi instantanés à certaines actions. Ces deux propriétés sont illustrées dans les quiz automatisés. Compte tenu des circonstances (suspension de toute évaluation), les quiz semblent être utilisés dans une fonction de soutien, mais aussi dans une fonction de gestion : les quiz sont très efficaces en ce qui concerne par exemple l’évaluation formative. Cela constitue un très bon outil pour le suivi des élèves. L’élève et l’enseignant peuvent avoir grâce à cet outil un retour sur les notions qui ont été intégrées par l’élève, ainsi que les points sur lesquels il serait important d’insister davantage.
Cela nous amène à considérer la fonction d’évaluation présente dans tout dispositif de formation.
Laisser un commentaire