COVID19 et école à distance: quel(s) enseignement(s) pour les sciences ?
Un dispositif de formation prévoit et accueille des productions des apprenants
En excluant les quiz automatisés qui ne seront pas considérés comme des productions, les enseignant-e-s ont transmis à leurs élèves des exercices, des questionnaires sous forme électronique, auxquels il fallait répondre à partir d’un document, d’un cours ou d’une vidéo. Parfois, une image ou une illustration était demandée. Exception à ce mode traditionnel de recueil de production, quelques enseignants ont proposé des travaux plus ouverts, comme de la recherche ou de l’analyse.
Les demandes de travaux rendus se retrouvent souvent en inadéquations avec les moyens matériels disponibles pour les élèves à la maison : imprimante, ordinateur personnel, espace de travail propice à l’étude, mais aussi un manque d’aisance technique a été relevé : les élèves n’avaient pas du tout l’habitude d’utiliser les outils de traitement de texte et ne savaient pas comment écrire dans un PDF, il y en a peu qui peuvent imprimer chez eux et encore moins qui savent scanner. Un autre témoignage explique : les élèves sont très performants pour poster des photos, « liker » des images, mais pour créer un document Google Doc, d’y insérer une image et de renvoyer le document, c’est déjà plus compliqué.
Beaucoup d’élèves semblent avoir travaillé depuis leur smartphone. Le mode de transmission a donc souvent été la photo (scanner) d’un travail manuscrit. Mais comme une personne l’a souligné, il n’est pas simple de corriger leurs devoirs lorsque l’on reçoit une photo sombre et mal cadrée de leur page d’exercices effectués au crayon gris dans une écriture approximative !
Par conséquent, les enseignant-e-s ont été moins exigeants sur les formats de reddition, ce qui a posé en retour des difficultés pour proposer des commentaires directement sur la production.
Malgré ces difficultés, les enseignants ont relevé que faire produire régulièrement les élèves est important dans le dispositif pédagogique et ces tâches doivent être accessibles à tous. Contrairement à un cours en direct en visioconférence, le travail à faire — offline — permet à chacun de travailler à son rythme et de manière compatible avec ses disponibilités personnelles (accès à l’ordinateur, connexion, d’un espace de travail silencieux…). On s’étonne que lesoutils de production collaborative dans le CLOUD EDUGE ou de Moodle ne soient pas suffisamment maitrisés : il y aurait eu un gros travail à faire avec les élèves en amont pour qu’ils soient capables d’utiliser correctement ces outils.
Ces systèmes rendent possibles les travaux de groupe à distance. Certaines personnes aimeraient aller plus loin, comme l’élaboration par des groupes d’élèves de cartes conceptuelles. Notons cependant que notre échantillon d’enseignants a peu exploité des outils permettant de produire un savoir collectif, comme un forum ou une messagerie instantanée.
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